Une équipe !



C'est ce que nous sommes, avec deux nouvelles recrues pour le projet, en plus de Gaëlle : Shinta et Natasha, arrivées ce matin de Lausanne et de Genève pour amorcer cette nouvelle phase de DÉCOR !
Une équipe franco-suisse, puisque "D'Ombres et d'Ailes" est sans frontière !!!!!!



Story Board, 40ème rugissante version !


Après quelques grandes semaines d'immersion et de travail, la 40 ème version,  l'ultime, de notre squelette, de notre architecture, de notre armature, à faire tenir debout tout ce petit monde en 12 minutes,  autrement appelée story-board (débuté, rappelez-vous, grâce à la plume de Jean-Claude Rozec !), a été finalisée sous le stylet, la palette et la souris magiques d'Eleonora.

180 images, comme autant d'amorces d'actions, de pas d'histoire, de touches de réflexions, qui bout à bout tricotent le fil du film.





Perles Cioran-iques... à dire en rigolant...

" J'ai décidé de ne plus m'en prendre à personne depuis que j'ai observé que je finis toujours par ressembler à mon pire ennemi".

"Si le dégoût du monde conférait à lui-seul la sainteté, je ne vois pas comment je pourrais éviter la canonisation" 

Cioran, in De l'inconvénient d'être né.




Moann

Si Ciobeck est le héros de l'histoire, Moann en est le personnage principal...
Malgré quelque chose d'étrange en elle, qui survient, et la rend différente,
elle veut croire à la peuplade, au collectif, au groupe.
Elle pense que l'identité collective est encore possible.
... Mais la pensée encavernée a peu à peu raison de ses congénères.

Y a-t-il un terreau respirable, où se poser devient possible ?



© : Christophe Guerard, "l'oiseau enraciné dans le ciel".



Créer un monde d'oishommes...


A force d’aveuglement et de pensée unique, les habitants de la caverne ont oublié ce qui fait la qualité et la liberté des oiseaux qu’ils sont : leur capacité à voler.
Le système à la pensée déviante, qu’ils ont certainement voulu, les a conduit à vivre enfermés dans un entre-soi, et à leur faire oublier l’usage de leurs ailes. 
Du moins pour voler, car la perversité du système mis en place,  a fait, par contre, des ailes, l’obsession esthétique et le moyen d’accéder au pouvoir pour certains d’entre eux .
Le fonctionnement sociétal, organisé selon un système de privilèges ou castes, sépare les oishommes en trois catégories : becs d’or, grandsailes et bulballons.

Dans cette caverne, à quelle catégorie serions-nous associés ?



Ciobeck, c'est un nom d'oiseau ?


Ciobeck, c'est le nom de notre (anti ?) héros. Peut-être le spectateur ne le saura-t-il jamais, si son prénom n'est pas prononcé, mais qu'importe, il a, pour nous qui le faisons vivre et s'animer, un nom, un caractère, une histoire, un dessein, bien au-delà de son portrait croqué...

C'est en lisant "De l'inconvénient d'être né" de Cioran qu'est venu l'idée d'en faire un personnage presque aussi extrême dans sa pensée désabusée, une touche de Beckett en plus...
"Ciobeck" est ainsi né.

Sollers voyait Cioran comme "un intégriste du scepticisme, un terroriste du doute, un dévot de l'amertume, un fanatique du néant".
Comment donc en quelques dix minutes d'histoire, lui donner toute l'épaisseur et la complexité voulue ?

... en lui offrant comme compagne, son antithèse, peut-être...




Quand Zrika nous fait voir l'ombre autrement...

"Je suis toujours touché par la tendresse des ombres, le silence des coins, la grandeur des petites choses, l’itinéraire paisible d’une fourmi, et le scintillement des mots, voltigeant comme des petits papillons ici et là. Tel un voyeur, je regarde mes mots bouger comme des petits insectes, jusqu’à ce qu’ils s’effacent dans la blancheur d’une page. J’aime être dans la pénombre, car cette dernière m’a accompagné durant presque toute ma vie. Une petite bougie me suffit pour tenir compagnie à cette amie qui m’enchante tant. Le soleil ne m’a jamais secouru. Il est d’une autre planète. Tout pour moi sort de cette pénombre, et s’élève vers la petite musique de mes premiers pas sur cette terre."

Abdallah Zrika, Bougies noires, Editions de La Différence

(merci Françoise !)


photo : Freddy Rapin