"Le projet du film D'ombres et d'ailes a sans doute débuté dans l'esprit, il y a près de quatre ans, face à l'un des tableaux que j'ai peint pour une exposition intitulée "Là où vont les oiseaux sans ailes".
Sur plus de deux mètres de long, une peuplade géante, s'est mise à interroger, chez ceux qui la recevaient, la question de notre place au milieu des autres.
Et si on les faisait parler ces oiseaux ? Et s'ils avaient quelque chose à dire ?
Et puisqu'écrire aussi est un médium que j'aime explorer, l'idée a cheminé, l'histoire qu'ils avaient à raconter s'est enrichie d'un imaginaire, de personnages et d'intentions scénaristiques et visuelles, sous l'oeil encourageant du producteur Mathieu Courtois.
Et nous y voilà. Embarqués dans la grande aventure du film d'animation, afin de voir en mouvement, en actions, en pensées, en partage, tous les non-dits du tableau muet et fixe.
Mais voilà, une raconteuse d'histoires n'est pas une scénariste, une peintre n'est pas une metteuse en mouvement d'images. Ma peinture n'a que rarement des décors, de la perspective. Elle se moque du volume et de l'horizon. Ma plume sait évoquer des choses sensibles, mais butte avec l'art du dire en images et en sons.
Il fallait persévérer dans le projet, oui, mais avec l'aide de quelqu'un.
Ainsi est née la collaboration avec Eleonora Marinoni, dont le talent et l'univers, la sensibilité et la virtuosité pour savoir créer des univers et les animer, m'ont fascinée.
Et travailler à deux sur un projet, certes, le re-dimensionne, mais surtout, l'enrichit."