Gaëlle, en plein décor...
(photo : Eleonora)
trouver la voix...

Le film s'est toujours imaginé avec un apport littéraire assumé par une ou plusieurs voix. Mais quel est le bon apport ? Le monologue intérieur, les pensées télépathes, la narration extérieure, le récit au passé, le dialogue au présent ? Ou le silence, le silence de la pensée, seulement dit par l'image... et la musique, bien sûr. Comment sentir que la parole est juste ou juste de trop ? Comment faire en sorte qu'elle emmène plus loin le spectateur, plus loin que ce que ses yeux captent, et lui apporte un autre chemin parallèle, poétique, enrichi, ... Le beau dilemme que voilà, que je tourne en boucle, moi qui vient plus encore des mots que de l'image, et qui leur trouve une utilité essentielle...
ça dort pas là-dedans !
Vous vous demandez ce qu'on fait n'est-ce pas ?
D'Ombres et d'Ailes ne dort pas, je vous (r)assure !
Ca turbine dans tous les sens, en fait, si l'on en croit le tableau prévisionnel qui s'habille de couleurs, de croix, de "fait", si l'on en croit les dossiers informatiques qui se gonflent, les serveurs qui se transmettent moult lignes, les petites cernes sous nos yeux...
Bon. Y a encore du travail... mais ça travaille.
Shinta et Natacha sont à pied d'oeuvre de leurs studios de Genève sur les animations qu'Eleonora leur prépare en dessins et indications techniques et moi en intentions émotionnelles ; Johanna alterne entre ses animations 2D et les cycles de déplacement des personnages en 3D qui vont permettre, avec l'aide des studios Golaem, de faire marcher, vibrer, réagir des foules entières de petits oishommes et Gaëlle poursuit la mise en décor de cette caverne aux bleus et verts d'outre-tombes.
Nous attendons de pied ferme notre prochaine recrue masculine : Gwendal, qui rejoint l'équipe d'animation dès lundi matin. Sommes 7 oiseaux, maintenant, pour le beau projet zélé !
Dans les coulisses de D'Ombres et d'Ailes, il y a...
... plus de monde qu'on le croit !
Des producteurs, deux co-réalisatrices, trois animatrices (et bientôt quatre !), une lay-outeuse décoratrice, un graphiste 3D, un staff de prod, vingt-cinq collègues de bureau à pied d'oeuvre sur des merveilles d'anim, et parfois, y a même des chouquettes et le magazine Causette... ça fait du monde derrière le rideau !
Des producteurs, deux co-réalisatrices, trois animatrices (et bientôt quatre !), une lay-outeuse décoratrice, un graphiste 3D, un staff de prod, vingt-cinq collègues de bureau à pied d'oeuvre sur des merveilles d'anim, et parfois, y a même des chouquettes et le magazine Causette... ça fait du monde derrière le rideau !
Et maintenant... ils marchent !
Tandis que Johanna nous fait voler les bulballons, et se torsionner les becdors,
ça y est, Eleonora, cet après-midi, a fait marcher les grandsailes !
Et en cadence s'il vous plaît !
ça y est, Eleonora, cet après-midi, a fait marcher les grandsailes !
Et en cadence s'il vous plaît !
les autres, soi,...
"N’est-ce
donc pas un fait évident que ce que je suis dans mes rapports avec autrui crée
la société et que, si je ne me transforme pas moi-même radicalement il ne peut
y avoir aucune transformation dans la fonction essentielle de la société ?
Lorsque nous
comptons sur un système pour transformer la société, nous ne faisons qu’éluder
la question ; un système ne peut pas modifier l’homme, c’est l’homme qui altère
toujours le système, ainsi que le démontre l’Histoire. Tant que dans mes
rapports avec vous, je ne me comprends pas moi-même, je suis la cause du chaos,
des malheurs, des destructions, de la peur, de la brutalité. Et me comprendre
n’est pas affaire de temps ; je puis me comprendre en ce moment même."
Combien ?
"Il faut beaucoup d'indisciplinés pour faire un peuple libre"
Georges Bernanos
photo tirée du film "Pina" de Wim Wenders.
Attention beauté : "La migration des arbres" de Johanna Lurie
Très beau travail que celui de Johanna Lurie !
Sa "migration des arbres" est sans doute son film le plus onirique et le plus graphique.
Une beauté... à partager !
"la survivance des lucioles"
"(...) Nous
ne vivons pas dans un monde, mais entre deux mondes au moins. Le premier est
inondé de lumière, le second traversé de lueurs. Au centre de la lumière, nous
fait-on croire, s'agitent ceux que l'on appelle aujourd'hui, par cruelle et
hollywoodienne antiphrase, les quelques people, autrement dit les stars - les
étoiles, on le sait, portent des noms de divinités - sur lesquelles nous
regorgeons d'informations le plus souvent inutiles. Poudre aux yeux qui fait
système avec la gloire efficace du « règne » : elle ne nous demande qu'une
seule chose, et c'est de l'acclamer unanimement. Mais aux marges, c'est- à-dire
à travers un territoire infiniment plus étendu, cheminent d'innombrables
peuples sur lesquels nous en savons trop peu, donc pour lesquels une
contre-information apparaît toujours plus nécessaire. Peuples-lucioles quand
ils se retirent dans la nuit, cherchent comme ils peuvent leur liberté de
mouvement, fuient les projecteurs du « règne », font l'impossible pour affirmer
leurs désirs, émettre leurs propres lueurs et les adresser à d'autres. "
GEORGES
DIDI-HUBERMAN
in "La Survivance des
lucioles"
Une minute, un bout de vie...

183 scènes.
Que celles-ci durent une seconde
ou 25 secondes, elles nécessitent
la même idée surgie
la même recherche affinée,
le même dessin préalable,
le même travail de lay-out,
la même qualité de décor,
la même précision d'animation.
Ici, on apprend l'orfèvrerie...
Durant mes conversations avec un jardinier qui m'est cher, qui s'étonnait du temps passé pour faire naître un film d'animation, je lui montrais sa plus belle tomate. Et l'interrogeais à mon tour sur le temps. Le temps pour qu'une chose en devienne une autre, pour qu'une graine devienne un arbre, pour qu'une idée devienne un film...
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