Quand il nous fallut aller recevoir le premier prix que reçut notre film, sur la grande scène de Locarno, je me suis questionnée sur le sens de la récompense. Pour recevoir notre prix, nous allions devoir monter sur une scène, en pleine lumière, et recevoir des mains de quelqu'un le sésame qui récompensait notre travail, et nous gargariser des applaudissements d'une foule.
Malaise... Car, que dénonce donc d'autre notre "d'Ombres et d'Ailes..." que des oishommes qui passent leur temps à gravir un promontoire pour aller mirer l'ombre de leurs corps en pleine lumière, tenter d'avoir les plus grandes et les plus ambitieuses ailes de leur groupe, et se faire acclamer par une assemblée acquise à la cause...
Mais lorsque j'appelai à la rescousse un certain monsieur Mathieu Amalric pour lui confier ce sentiment d'illégitimité et d'incohérence à recevoir cela, cette reconnaissance-là, il fut d'un grand secours... disant simplement qu'une récompense était faite de gens qui avaient reçu, vraiment, pleinement, reçu, ce que nous avions fait, ce que nous voulions dire... et ça c'était merveilleux.
Savoir recevoir un prix, c'était surtout dire à ces personnes qui souhaitaient reconnaître, partager, diffuser, et porter avec nous, notre création, notre message, notre engagement et le travail de toute notre équipe... juste un grand, un immense m e r c i !
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