Dans son allégorie de la caverne, Platon imagine qu’on place un groupe d’hommes enchaînés face à un mur, et qu’on les force à voir et à prendre pour seule vérité, les ombres projetées sur ce mur, grâce à une source lumineuse placée en arrière. Otages d’un contexte culturel, ils sont manipulés par ceux qui tirent les ficelles de leur servitude, que Platon appelle « les montreurs de marionnettes ». Ces faiseurs d’opinions, hélas, me font penser à de nombreux exemples politiques d’aujourd’hui qui sévissent dans le monde ou à notre porte et qui tente d’ « encaverner » la pensée multiple.
De plus, ces projections quasi « télévisuelles », que les hommes enchaînés « gobent » en permanence, résonnent aussi avec une tendance actuelle d’une partie de la société (manipulée par ce qu’on n’a de cesse de lui ériger en exemple) : passer son temps à projeter son égo dans une course à la notoriété, la richesse, la réussite, au détriment d’une nécessaire solidarité.
Mais plutôt que de penser, à la manière de Platon, que seul l’homme éclairé (le philosophe) demeure apte à décider de sortir de cette Caverne, où ni la liberté, ni la vérité, ne résident, on pourrait espérer que ce soient ceux qui en sont les non-conformes, les rejetés, les "indignés", pour reprendre Hessel, qui, d’eux-mêmes, choisissent de quitter un lieu devenu irrespirable pour eux.
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